Phonorama, le site dédié aux phonographes à cylindres

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Marques d'origines diverses [Page 2/2]



Ce minuscule jouet nommé  le Juno a été construit par la Juno Phonograph Manufacturing Co à Londres, sur la base du brevet n° 7594 déposé le 23 juin 1900 par William Phillips Thompson.
L'originalité du Juno tient à son pavillon constitué par un cornet en celluloïd jaune, sur la base duquel est fixé un saphir au moyen d'une petite pince en fer. Afin de le lester et de le placer sur son support, un morceau de plomb a été disposé dans la pointe du cornet.
Ce minuscule phonographe (la longueur de la base en tôle noire mesure 10 cm), joue des cylindres en cire interchangeables d'un diamètre de 56 mm et d'une largeur de 24 mm.
Le Juno était également vendu sous le nom de The Midget (Le Nain), il pouvait ainsi jouer les cylindres identiques des deux marques.

On pourra lire ci-après des informations complémentaires sur ce remarquable phonographe.
 

 

Selon son créateur Walter C. Runge, le Talkophone est un ''graphophone-jouet'' d'un prix de revient bon marché et d'un fonctionnement pratique.
Le jouet est essentiellement constitué d'un petit mouvement d'horlogerie et d'un cylindre logés dans une boite de 15 cm de long et de 8 cm de haut. Outre ses petites dimensions, il se singularise par son absence de pavillon ou de résonateur et par sa mise en marche automatique.
Sous le couvercle se trouve un bras sur lequel coulisse un poids dont on peut ajuster la position. Seule l’une de ses extrémités pivote librement, on observe qu’elle porte un saphir.
La mise en marche du phonographe est déclenchée par la fermeture du couvercle;  le bras se place automatiquement au début du cylindre, alors que le poids maintient le saphir sur le sillon. Les vibrations communiquées au bras sont transmises au couvercle agissant comme un diaphragme, la boite constituant une caisse de résonance.
Pour arrêter le mouvement d'horlogerie, il suffit d'ouvrir le couvercle.

 


Retiré de sa boite, le mécanisme du Talkophone montre le petit mouvement d'horlogerie doté d'un régulateur à boules, ainsi qu'un support qui s'extrait facilement pour remplacer le cylindre. Deux disques, dont l'un est amovible et muni d'un ressort de serrage, permettent de maintenir le cylindre sur son support.
Les cylindres en cire mesurent de 55 mm de diamètre et 34 de largeur.

Des informations complémentaires sont à découvrir ci-après.
 

 


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A voir aussi

  • Des phonographes miniatures

Témoins de l'essor de l'industrie florissante du jouet en Europe à la fin du 19 ème siècle, des phonographes miniatures ont été proposés par des inventeurs et des fabricants dès 1894. Ils sont pour la plupart actionnés manuellement, possèdent un volant d'inertie, jouent des petits cylindres en cire et leur taille n’excède pas une quinzaine de centimètres pour la plus grande de leurs dimensions. Nous en avons dénombré un petit nombre, dénichés dans les pages publicitaire des journaux ou dans les prospectus qui les offraient en prime durant cette période.

Publicité pour le Mignon
vendu à Milan en 1894

Cette publicité parue dans la revue italienne L'Elettricità du 14 avril 1894 montre le phonographe Mignon, un jouet accompagné de deux cylindres, vendu 20 Lires  par l'Emporio d'Elettricità à Milan.
Le Mignon est pourvu d'un résonateur en carton en deux parties surmonté d'un cornet, le fond tenant lieu de diaphragme est muni d'un stylet. On remarque que ce résonateur est similaire à celui du premier Bébé Jumeau Phonographe créé Emile Jumeau et Henri Lioret l'année précédente. Malgré sa petite dimension, le jouet pèse tout de même près d'un kilogramme en raison de sa base et de son volant d'inertie en fonte.
Les cylindres interchangeables en cire peuvent contenir jusqu'à 150 mots déjà enregistrés.
 

Toujours dans l'Elettricità, de nouvelles publicités publiées au cours de l'année 1894 par la Società Elettrica Industriale de Milan donnent le mode d'emploi du Mignon.
Durant la même période, en Espagne, le basque Don Pascual de Isasi Isasmendi,  créait un petit phonographe nommé El Pigmeo (Le Pigmée). Il déposa le brevet de ce jouet le 29 novembre 1894 et fit connaître son invention dans la revue Blanco y Negro. Le jouet était vendu par Louis E. Dotesio, un éditeur de musique de Bilbao. Pour le prix de 35 pesetas, El Pigméo était livré avec 3 cylindres en cire, les cylindres additionnels coutant 1 peseta pièce.
La comparaison des publicités des deux pays permet de constater que El Pigmeo et le Mignon sont les appellations du même phonographe créé en Espagne. Paradoxalement, ce jouet a d'abord été commercialisé en Italie en avril 1894 avant la publication du brevet par son inventeur, sept mois plus tôt.

El pigmeo (Publicité dans la revue
Blanco y Negro
du 4 janvier 1895)

Le jouet miniature d'Emil Wenig

Similaire au Mignon, ce petit phonographe a été construit à Berlin par l'usine Electra d'Emil Wenig, spécialisée dans la fabrication d'appareils pour l'électricité, la physique et la chimie. Il est caractérisé par sa petite taille et par la simplicité de sa construction en métal moulé de couleur verte et dorée imitant le bronze.
La base mesure 12  cm de longueur et 11 cm de largeur, pour un poids de 1,25 kg. Le résonateur fixe, constitué d'une boite en carton et d'une pointe collée sur son fond, s'apparente à celui du Mignon. Son lourd volant d'inertie à rayons rappelle celui les petits phonographes d'Albert Költzow et de Jean Schoenner. Il entraine une vis sans fin d'un pas de 60 TPI assurant le déplacement latéral du cylindre. Pour obtenir une bonne audition, il convient de tourner ce volant à raison de 3 tours par seconde.


Le jouet était vendu avec trois cylindres enregistrés en cire de 35 mm d'épaisseur et de 55 mm de diamètre. Un exemplaire du phonographe miniature de Wenig est conservé dans les collections du Deutschen Museum de Munich. On ne connait ni sa date de fabrication, ni son prix de vente.

En 1900, l'entreprise britannique Juno Phonograph Manufacturing située à Londres, fabriquait à son tour un petit phonographe à cylindre nommé Juno. Un brevet pour ce jouet avait été précédemment déposé par William Phillips Thompson (Brevet britannique n° 7594 du 23 juin 1900).
Le prospectus ci-contre, distribué en 1901, révèle que Le Juno, ''absolument gratuit'', était offert en prime, avec un cylindre enregistré, aux commerçants qui parvenaient à vendre 9 bijoux du British Premium Syndicate de Glasgow. Il était également vendu au prix minime de 3 Shillings et 6 pence sous le nom de The Midget (Le Nain). C'est la raison pour laquelle les boites des deux marques peuvent contenir le même cylindre.
Le cylindre prend place sur un mandrin de couleur rouge, traversé par un axe horizontal reposant sur deux montants. Il est entrainé grâce à une manivelle qui prolonge l'axe du mandrin et actionne un système de poulies reliées par une fine courroie.
Pour remplacer le cylindre, il faut retirer la courroie afin de libérer le mandrin. Le pavillon mobile sur son support permet ensuite de mettre en place le saphir sur le premier sillon de l'enregistrement.

Le Juno, phonographe gratuit
(Prospectus de 1901).

Le Little Wonder offert en prime aux
revendeurs de jouets américains

Ce prospectus de grande dimension (31 X 31 cm ) montre un petit phonographe portant le nom de The Little Wonder (La petite merveille). La feuille était adressée à ses détaillants par un grossiste américain en jouets pour leur proposer ce phonographe en cadeau. Ils devaient pour cela consentir à anticiper le paiement des marchandises dont ils étaient les dépositaires. La demande était pressante : ''N'oubliez pas que le phonographe « Little Wonder » vous sera livré tous frais payés à votre domicile si vous nous remettez la petite somme que vous nous devez dans la semaine suivant l'arrivée de cette lettre''.
D'après ce document, le phonographe, fabriqué en Allemagne, était agréablement coloré avec sa base émaillée noire et ses deux plaques en métal vertes utilisées pour soutenir l'axe du cylindre. Il était livré avec un seul enregistrement, le prospectus donne toutefois une liste de 22 titres.
Le Little Wonder présente une structure similaire à celle du Juno ou du Midget. Comme ces phonographe anglais, il s'agissait de jouets peux coûteux, destinés à être offerts en prime.


On peut regretter que le prospectus ne mentionne ni l'identité du grossiste, ni sa date d'envoi aux détaillants. A notre connaissance, il n' a été découvert aucun exemplaire de ce phonographe.

En 1903, Walter C. Runge, citoyen américain établi à Londres fondait avec des associés la Talkophone Syndicate Ltd, en vue d’exploiter ses brevets, notamment celui de la Talkophone Box, nom donné en Grande Bretagne à un petit jouet phonographe.
L'originalité du Talkophone tient essentiellement à sa mise en marche automatique lors de la fermeture de son couvercle. Walter C. Runge décrit son fonctionnement dans son brevet n° 329.594  du 21 février 1903, intitulé Perfectionnements dans les graphophones, phonographes, et leur équivalent.
Faute de succès en Grande Bretagne, la Talkophone Box apparut en France en  1904, lorsque  la librairie Arthème

Publicité pour le Talkophone
L'Indiscret du 16 mars 1904


Fayard en écoula un faible nombre. Dans cette  publicité extraite de sa revue humoristique l’Indiscret du 16 mars 1904, la librairie proposait Le Talkophone ou Boite parlante en prime à ses lecteurs. Pour 6 Francs, ils le recevaient avec une boite de trois cylindres en cire déjà enregistrés. Les enregistrements comportaient un morceau de chant, un air de musique et un monologue.
La publicité montre des vues du phonographe avec ses cylindres et indique la manière de s’en servir.