Phonorama, le site dédié aux phonographes à cylindres

Phonorama, le site dédié aux phonographes à cylindres
Des créateurs français innovants [Page 1/2]


 


L'horloger qui a construit ce phonographe s'est inspiré des premiers Graphophones. La base porte le monogramme PB et la date de 1888. Le mécanisme est entraîné par un moteur extérieur, un mandrin fixé entre deux pointes reçoit le petit cylindre en cire de 38 mm de diamètre.
 

 
 


Michel Werner a conçu ce phonographe simplifié,  dont le brevet n° 247.854 a été déposé le 1° juin 1895. Sa construction a été confiée à l'Ingénieur-constructeur Alphonse Darras. Moins couteux que les phonographes Edison, cet appareil à entrainement manuel possède un mandrin mobile et un reproducteur fixe.

La notice du phonographe de Darras est à consulter ici.
 

 

Vue arrière du phonographe de Werner faisant apparaitre le système d'entrainement par une manivelle, le tiroir à accessoires et la rampe permettant de connecter 5  tubes acoustiques munis d'écoutoirs auriculaires.

 
 

 

Cet imposant phonographe pour cylindres Stentor est Le Géant, créé pour l'Exposition Universelle et annoncé dans l'Annuaire du commerce Didot-Bottin de 1900. Construit par Louis Lamazière, Le Géant s'inspire de toute évidence de l'Edison Concert, il dispose toutefois d'un moteur très original qui ne doit rien à ses concurrents. Il est équipé du reproducteur pour Graphophone et du pavillon rouge en métal strié et aluminium caractéristiques de la production de Gianni Bettini.
 

 

Le reproducteur et le pavillon Bettini identiques à ceux du phonographe automatique à 12 cylindres de Louis Lamazière (Brevet n° 284.784 du 10 janvier 1899) sont fixés sur un téton fendu.
Il est possible de substituer à cet ensemble un reproducteur Phénix et un pavillon en aluminium. A cet effet, un accessoire se fixant sur le téton permet d'utiliser un tube portant d'un côté la tête et de l'autre, le pavillon. C'est ainsi qu'Henri Lioret avait équipé ce même phonographe qu'il nommait L'Eclatant.


 

Le puissant moteur se distingue des autres productions par sa structure en deux parties : les ressorts se situent à droite, les engrenages à gauche. Entre les deux, deux disques de laiton non solidaires entre eux, assurent la transmission du mouvement de rotation. On note aussi que le régulateur est disposé verticalement. Grâce à ces dispositifs Le Géant est probablement le plus silencieux des appareils à cylindres.

 

 


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A voir aussi
  • Michel et Eugène Werner, journalistes Austro-Hongrois immigrés à Paris furent des hommes d'affaires avisés et des inventeurs prolifiques. Après 1893, les deux frères déposent des brevets concernant successivement des machines à écrire, des phonographes, des appareils cinématographiques  puis des engins motorisés (on leur doit l'invention de  la Motocyclette).
    Dans le domaine du phonographe, ils ont  distribué les premiers appareils d'Edison et commercialisé de nombreux modèles, notamment le phonographe simplifié construit par Alphonse Darras. En 1899, les ventes déclinent, ils vont se consacrer à la production de véhicules et c'est leur principal concurrent, Pathé Frères, qui va les remplacer dans le magasin du 85, rue de Richelieu, qu'ils occupaient depuis 1894.

Michel Werner

  • Ingénieur de formation, Louis Lamazière a déposé plusieurs brevets (dont celui d'un appareil automatique à 6 cylindres équipé d'un diaphragme Sytème Bettini) et des marques sur le phonographe (Le Phénix, Paris-Concert et le Phono-français), il est aussi connu comme constructeur de cinématographes.
    Son annonce dans l'Annuaire du Commerce Didot-Bottin mentionne alors : Manufacture générale de phonographes et accessoires / Plusieurs modèles pour petits et gros cylindres / Moules alésoirs et raboteuses pour la fabrication des cylindres / Machines à reproduire les cylindres.
    Jusqu'en 1905, il va construire des phonographes de qualité dans ses ateliers du Kremlin-Bicêtre et dans son usine de Blesdal (St Aubin Le Cauf, commune de Saint-Nicolas-d’Alliermont, près de Dieppe), notamment les phonographes de Bettini,  les modèles Phénix, Musica et Excelsior pour Georges Maleville et l'Idéal pour Paul Féron-Vrau (la Maison de la Bonne Presse).
    Lamazière fabriquera aussi des cylindres  moulés aux formats Standard et Phénix (diamètre exterieur de 85 mm).  Son catalogue comporte plus de 300 titres de ''cylindres artistiques enregistrés par un procédé nouveau''.
    Dans Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration de 1900 et 1902, Louis Lamazière se targue d'avoir vendu 10 000 phonographes et construit 6 modèles différents. C'est dire, même si ce nombre peut paraître exagéré, qu'il est alors l'un des principaux fabricants de phonographes, après la
    Compagnie Générale de Phonographes Cinématographes et Appareils de Précision.
 
  • En 1895, le docteur Paul Constant Amans, professeur à l’Université de Montpellier, conçoit et construit  un phonographe remarquable qui fera l’objet d'un brevet et de plusieurs publications dans les revues scientifiques. L’originalité de l’invention tient essentiellement à son burin phonographique  dont la forme spécifique permet l'enregistrement sans déformation sensible du timbre. A la reproduction, les voix sont plus naturelles que celles qu'enregistrent  le autres phonographes.
    Le livret publié en 1897 par le professeur en vue de la commercialisation de son invention en donne une description détaillée. On y découvre notamment que le phonographe est doté
    d’un mécanisme à poids et d’un régulateur de vitesse à plumes.
    En 1900, le docteur Amans fit une communication sur la fabrication de pâtes phonographiques devant l'Association Française pour l'Avancement des Sciences. Dans un article très argumenté, intitulé Sur le nouvel inscripteur d’Edison, paru  dans
    Bulletin mensuel de l’Académie des sciences et lettres de Montpellier en 1913, il soulignait les avantages de son propre burin par rapport aux productions américaines.