Phonorama, le site dédié aux phonographes à cylindres

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Le moulage des cylindres de cire


 

Les apports d'Henri Lioret dans le domaine de la duplication des cylindres sont d'une importance capitale. Dans son brevet n° 230.177 et dans additifs, il décrit un mode de duplication mécanique des cylindres en celluloïd. Il fabrique d'abord par galvanoplastie un moule du cylindre enregistré sur cire; il est constitué par un tube de cuivre dont la face interne porte les empreintes inverses du cylindre d'origine.
Henri Lioret dévoile ce procédé dans le certificat d’addition du 28 novembre 1893 : ".. ensuite on introduit dans ce tube un manchon en celluloïd, juste assez gros pour y pénétrer librement, puis on plonge le tout dans de l’eau chaude ; le celluloïd se ramollit alors et on y introduit à force un mandrin suffisamment gros pour le dilater et obliger la matière à pénétrer dans tous les creux du tube ; on le plonge dans l’eau froide et le celluloïd reprend sa dureté en se rétractant en même temps d’une quantité suffisante pour qu’on puisse aisément retirer le manchon du tube. Ce manchon devient donc ainsi finalement un cylindre-reproducteur qui est de la constitution exacte du cylindre-matrice".

 

 

 

Moule de la Columbia pour cylindre standard. Il est en bronze, la gravure intérieure est dorée à l'or fin. Une plaque ronde mentionne le numéro 334.

       
 
 

Vue de l'intérieur du moule Columbia, montrant la gravure et le numéro de série du cylindre T 4404 gravé en négatif.

       
 
 


Moule en cuivre sans indication de marque ni de numéro de série, d'origine britannique, pour la production de cylindres standard.
La gravure correspond à celle d'un cylindre de 4 minutes, cependant la longueur de la partie enregistrée ne mesure que 2 1/2 pouces soit 6,35 cm, sur une hauteur totale du moule d'environ 9 cm.
 

 
 
 

Sur cette page de carnet d'atelier, Henri Lioret précise la composition de la cire qu'il utilise pour la fabrication de ses cylindres. A noter la mention pas indispensable relative à la cire de Carnauba, alors que ce composant était communément employé pour durcir les cylindres, notamment par Pathé.

 
 
 


L'atelier de moulage des cylindres Céleste dans les usines Pathé à Chatou, vers 1910. On peut voir une employée versant la cire dans le moule constitué par un cylindre de cuivre obtenu par galvanoplastie à partir du cylindre original. Photo IMEPM (Pathé-Marconi), reproduite dans (1922-1977 / 55 ans de l'histoire du disque, La Nouvelle revue du son, n° 286, Avril 1977).
 

       
 
 

Les principaux matériels utilisés durant le processus de moulage des cylindres : le moule, le bain de galvanoplastie et le tour à centrer les cylindres (Le Fascinateur du 1° septembre 1904).

       
 



A voir aussi
  • Avant la généralisation du moulage des cylindres à partir de 1903, la duplication des phonogrammes était souvent réalisée grâce à des doubleuses qui permettaient de copier à peu de frais les cylindres par un procédé mécanique
    Dans son livre Le phonographe et ses applications édité en 1893, chapitre
    clichés phonographiques, A.-Mathieu Villon décrit les techniques de duplication des cylindres.
  • Dès la fin de l’année 1902, Pathé a doté son usine de Chatou de moyens techniques considérables en vue de l’industrialisation des procédés de moulage : sa capacité de production atteindra 10 000 à 12 000 cylindres par jour. A sa propre fabrication, venait se rajouter une part liée aux commandes de sociétés françaises, comme la Bonne Presse, ou étrangères, comme la compagnie britannique Edisonia qui signa un contrat pour un million de cylindres à livrer en 1903.
    Cette publicité Pathé parue le 13 octobre 1902 fait état d’une production journalière de 50 000 cylindres, de toute évidence surévaluée. On estime a plusieurs dizaines de millions le nombre de cylindres sortis de l’usine de Chatou depuis l’origine de son activité.
 
  • Dans la revue Le Fascinateur, éditée par la Maison de la Bonne Presse, trois articles relatifs au moulage des cylindres, publiés en 1903 et 1904.