Phonorama, le site dédié aux phonographes à cylindres

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Phonographes Pathé


 


Le Céleste
est le plus luxueux des phonographes à cylindres du catalogue Pathé. Conçu par l'ingénieur Frédéric Labrely, il est aussi le plus grand des phonographes à cylindres de la gamme de la marque.
il a été construit en fin d'année 1899 par la Manufacture Française d'Appareils de Précision dans son usine des 25-27 rue de Belleville à Paris.

 


Sur la partie supérieur du Céleste figure la marque de la Manufacture Française d'Appareils de Précision, qui a succédé en 1897 aux anciens établissements Pathé Frères. Le mandrin peut recevoir soit des cylindres Céleste, soit des cylindres Stentor. Une commande permet de sélectionner le type de cylindre souhaité.
Les cylindres Céleste pour ce phonographe sont  gravés sur cire claire à raison de 50 TPI, pour une durée d'audition de 2mn 30s à 160 tours/mn.
 


Cet Edison Class M a été modifié en usine par Pathé pour le doter du grand système Vérité permettant l'utilisation d'un pavillon flottant et d'un mandrin Concert amovible.
N'étant pas en mesure produire intégralement son propre phonographe à moteur électrique, du moins pour un prix de fabrication concurrentiel, la firme de Chatou eut recours à  cette adaptation afin de proposer à ses clients cette version électrique du Stentor.



Le Pathé Stentor à moteur électrique, particulièrement lourd en raison de son moteur se loge dans une boite en chêne à poignées latérales, spécialement conçue pour son transport.
Comme celui des autres Edison similaires, son moteur électrique nécessitait une batterie de 2,5 Volts délivrant un courant de 2 Ampères. L'alimentation par une pile de Grenet, peu maniable et dangereuse pour le public n'a été utilisée qu'en laboratoire et pour premières démonstrations en 1888 et 1889.
 


 

A l'origine, l'éventail automatique était un ventilateur de salon pourvu de plumes d'autruche, brièvement commercialisé par Pathé en 1901.
Un moteur silencieux permettait au ventilateur de rester en mouvement durant 40 minutes sans être remonté.
Contrairement aux attentes de Pathé qui cherchait alors à se  diversifier en proposant des moteurs et des ventilateurs électriques, l'appareil n'obtint pas le succès escompté.

 

A la suite de son échec commercial, la firme de Chatou va  transformer l'éventail automatique en phonographe à cylindres : sur la partie supérieure, le mandrin et le support de pavillon d'un Pathé N° 0 vont ainsi remplacer le ventilateur à plumes d'autruches.
La conversion de l'éventail automatique en phonographe à cylindres permit d'écouler une partie du stock des invendus.

 


Le Gaulois, «phonographe des familles», fut présenté à l'Exposition Universelle de 1900 où il valut un Grand Prix à Pathé.
Celui-ci, doté d'un pavillon en cristal irisé, se différencie des autres Gaulois par son habillage en bois vert olive et ses pieds dorés. Sa durée de production sera courte, plusieurs modèles tout en métal et de diverses couleurs vont lui succéder dès 1901.
Comme la plupart des petits phonographes Pathé, le Gaulois a été fabriqué par la société Japy Frères dans son usine de Beaucourt (Territoire de Belfort).
 

 



A voir aussi
  • La fabrication des phonographes Pathé

Avant la création de la Compagnie Générale de Cinématographes, phonographes et Pellicules en fin d'année 1897, Charles Pathé revendait aux forains des phonographes Edison, ou des contrefaçons, qu'il se procurait à Londres; il leur fournissait aussi des accessoires et des cylindres. Par la suite, il fit construire par l'Atelier Bünzli et Continsouza les premiers modèles de son phonographe Coq, copie du Graphophone Eagle de la Columbia.
Le 28 Décembre 1897, Claude Grivolas, représentant du groupe industriel stéphanois Neyret, actionnaire majoritaire de la Société Pathé Frères, fonde la Compagnie Générale de Cinématographes, phonographes et Pellicules, dont Charles et Emile Pathé deviennent les directeurs techniques. La construction des phonographes est alors confiée à la Manufacture Française d'Appareils de Précision (MFAP), créée le 6 janvier 1898. La Manufacture succède en fait à la Société Bünzli et Continsouza, déjà contrôlée par le groupe Neyret.
Les copies de Graphophones, le Stentor ou le Céleste ont été fabriqués dans l'usine de la MFAP aux 25-27, Boulevard de Belleville à Paris. Dans son catalogue de 1900, la Manufacture précisait qu'elle ne vendait pas ses appareils au détail, préférant s'adresser aux négociants, commissionnaires ou revendeurs. Elle se targuait par ailleurs d'être la plus importante fabrique de phonographes d'Europe et d'avoir fabriqué plus de 32 000 machines durant la période 1898-1899.
A partir de 1900 et jusqu'à la veille de la guerre de 1914, Pathé va sous-traiter la fabrication de ses phonographes à la société Japy Frères. Employant plus de 5 000 ouvriers dans ses établissements de la région  de  Montbéliard,  cette   importante  entreprise

La Manufacture Française d'Appareils de Précision située aux 25-27 Boulevard de Belleville à Paris


Les usines de Japy Frères implantées à Beaucourt, dans la région de Monbéliard.

avait fait sa réputation dans l'horlogerie, la fonderie et l'émaillage. Ses usines de Beaucourt et de Badevel furent affectées à la fabrication des phonographes Pathé : le Gaulois, le Français, le Coquet, le Duplex, etc..,  mais aussi le Zénith, le Sonor, le XX ème siècle  ou le Chante-Clair, pour le compte de la société Girard et Cie à laquelle Pathé avait concédé l'exclusivité de la vente à crédit.
Notons que l'usine de Chatou, dont la construction s'est achevée peu avant 1900, fut conçue pour accueillir principalement les ateliers de production des cylindres (et plus tard des disques); les phonographes n'y étaient pas fabriqués.
 

  • L'éventail automatique en fonctionnement :

 
  • Une photographie prise en 1904 dans une famille possédant un éventail automatique transformé en phonographe
 
 
  • Le Céleste de 1903 : dans le catalogue Pathé de janvier 1903 apparaît un nouveau modèle du Céleste. Grâce à une fabrication de moindre qualité, le prix initial de 1000 Francs a été réduit de 40 %. Il faudra attendre septembre 1904 pour que Pathé annonce pour ce phonographe les nouveaux cylindres moulés en cire noire d'une durée de 5 minutes à 160 tours/mn (densité d'enregistrement de 100 TPI). Pathé London propose ce même modèle avec sytème Vérité (dit Orphéus en Grande Bretagne).
 
  • Sur cette carte postale, on distingue le nouveau Céleste équipé d'un pavillon cristal sur le stand des Phonographes Pathé lors de l'exposition de Hanoï en 1903.